Chronique mise à jour le 8 juin 2022
Par Sylvie Paquin, B.A.A. CRHA, SYMBIOSE RH, partenaire d’affaires inc.
Un été sous le signe de la sécurité!
La période estivale est déjà à nos portes et, comme employeur, vous vous affairez probablement à planifier les emplois d’été, ou même que, d’une journée à l’autre, votre premier étudiant entrera en fonctions! J’aimerais en profiter pour vous faire un rappel amical sur la gestion de vos étudiants en matière de formation et de santé et sécurité au travail.
Saviez-vous que les semaines suivant l’embauche sont celles où les travailleurs, tous âges confondus, sont le plus à risque de se blesser? Les jeunes, qui se retrouvent plus souvent dans une position de « nouvel employé », sont ainsi plus vulnérables. Après enquête, il s’avère que la formation et l’intégration au travail sont souvent les raisons de cet accident, soit qu’il n’a pas eu de formation ou que la formation était déficiente.
Quelques statistiques préoccupantes
Année après année, ce sont près de 30 jeunes Québécoises ou Québécois de 24 ans ou moins qui se blessent au travail chaque jour.
De ce fait, les accidents du travail ont bondi de 36 % chez les enfants de moins de 16 ans en 2021, selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), responsable de faire respecter les lois du travail au Québec. La CNESST précise que 203 enfants ont été victimes d’accidents du travail l’année dernière, comparativement à 149 l’année précédente. Le plus jeune était âgé de 12 ans.
De plus, seriez-vous en mesure de cibler la première cause de lésions chez les moins de 16 ans? Il s’agit de la chute d’équipement, d’outils ou de machinerie. Les brûlures et les « efforts excessifs » arrivent en deuxième et troisième places, respectivement1.
Pour prévenir les accidents, éviter des coûts inutiles, accroître la productivité et conserver la main-d’œuvre dans votre entreprise, donnez à vos employés toute l’information, la formation et la supervision nécessaires pour qu’ils accomplissent leurs tâches de façon sécuritaire dès leur premier jour de travail.
Petite réflexion
Ce n’est pas parce qu’un étudiant est à votre emploi pour quelques semaines ou à temps partiel que vous devez lui donner une formation partielle. Qu’en pensez-vous? Dans la réalité, que faites-vous? Cette question n’a pas pour but de trouver des coupables, bien au contraire; j’aimerais uniquement que chacun d’entre nous réfléchisse à cette situation où vous, les employeurs, avez le contrôle de cette situation, où vous pouvez changer quelque chose, où vous avez un impact.
Par exemple, vous pouvez identifier les risques « inhérents » à chacun des postes de travail et former vos étudiants sur les façons sécuritaires de faire leur travail et les accompagner dans leur intégration au travail, selon le degré de danger du poste occupé.
Campagne nationale en cours
La CNESST vient tout juste de lancer une campagne publicitaire destinée aux jeunes et à leurs employeurs qui est basée sur la thématique « au travail, poser des questions n’a jamais fait mal à personne ». C’est même l’inverse.
Elle vise, d’une part, à inciter les employeurs à créer un climat favorable aux échanges avec leurs jeunes travailleuses et travailleurs, tant à l’embauche qu’en cours d’emploi, et, d’autre part, à rappeler leurs obligations en matière de santé et de sécurité du travail.
Vos obligations en tant qu’employeur
En tant qu’employeur, vous devez vous assurer de fournir à vos travailleurs:
- Un environnement sain et sécuritaire;
- Informer les jeunes à l’emploi des risques présents dans le milieu de travail et offrir la formation et la supervision nécessaires pour qu’ils accomplissent leurs tâches en toute sécurité;
- Les équipements de protection dont ils ont besoin pour faire leur travail sans se blesser (lunettes de sécurité, gants, bottes, dossard, etc.).
- Créer un climat propice aux échanges avec leur personnel quant aux risques et aux dangers présents dans les milieux de travail et aux moyens mis en place pour les éliminer.
Chaque petit pas de votre part fera une différence, en fin de compte, dans la prévention des accidents dans votre milieu de travail. Quel pas de plus ferez-vous dès aujourd’hui?
Bon à savoir
Le Québec est la seule province canadienne à ne pas avoir fixé d’âge minimum pour le travail des enfants; les jeunes de moins de 14 ans doivent toutefois obtenir l’autorisation d’un parent.
1 CNESST